Les sciences citoyennes au service de la connaissance de nos lagunes

Zoom sur le projet Hippo-THAU

Le 27 mars 2012, le Conseil général de l’Hérault en partenariat avec le réseau départemental COOPERE 34, rassemblait une centaine de personnes pour le forum « Biodiversité, tous acteurs ! » sur les sciences citoyennes, à la Maison départementale de l’environnement, domaine de Restinclières à Prades-le-Lez. C’est l’occasion de vous présenter le projet Hippo-THAU ciblé sur la connaissance de l’Hippocampe, espèce emblématique menacée de nos lagunes.

crédit photos : P. Louisy / Peau-Bleue

Hippo-THAU, déjà 5 ans de suivi !

Observatoire Local de la Biodiversité CPIE sur les hippocampes de l’étang de Thau

Le projet Hippo-THAU a été présenté au forum « Biodiversité, tous acteurs ! » du Conseil Général de l’Hérault pour partager l’expérience de la recherche basée sur les sciences citoyennes. Porté par le CPIE Bassin de Thau, le projet Hippo-THAU étudie les hippocampes de la lagune de Thau en s’appuyant sur les connaissances et l’implication de la population locale.

Ce projet-pilote a été lancé fin 2005 (par Peau-Bleue, association membre du CPIE Bassin de Thau) dans le cadre du programme national EnQuête d’Hippocampes afin d’entamer, dans la lagune de Thau, une première étude sur les hippocampes des côtes françaises. Il devait aussi, aider à sensibiliser le public à la richesse et la fragilité des milieux lagunaires.

Aujourd’hui, plusieurs méthodes participatives ont été développées pour permettre aux publics de contribuer à nos connaissances sur les hippocampes, comprendre leur mode de vie et décrire leur habitat :

des études scientifiques en plongée pour estimer les densités de populations et décrire l’environnement global et proche des hippocampes (en partenariat avec les plongeurs amateurs) ;
des enquêtes Hippo-THAU menées avec les enfants des écoles riveraines du bassin de Thau pour une approche globale de la répartition des hippocampes dans la lagune (implication des enfants et habitants de Thau),
des enquêtes directes auprès des professionnels pour appréhender l’importance et la répartition de la population d’hippocampes dans la lagune de Thau et ses facteurs de variation (implication des pêcheurs et conchyliculteurs).

Ainsi, plus de 30 000 m2 de la lagune ont été minutieusement explorés pour apporter des résultats inédits sur la répartition et l’habitat des hippocampes. L’analyse scientifique de ces données se fait sous la coordination de Patrick Louisy (docteur en océanologie), avec le soutien du laboratoire ECOMERS de l’Université de Nice. Lucy Woodall, spécialiste en génétique des hippocampes au sein de l’équipe internationale Project Seahorse, s’est appuyée sur les données recueillies pour évaluer le statut des hippocampes européens pour la liste rouge de l’UICN. Hippo-THAU a permis également d’élargir le programme Hippo-ATLAS à l’ensemble de la famille des Syngnathidés et de développer le protocole Hippo- HABITAT lancé à l’échelle nationale et euro-méditerranéenne.

Hippo-THAU est aussi le premier projet labélisé en milieu marin comme « Observatoire Local de la Biodiversité », pour son implication des citoyens dans la connaissance des hippocampes et la collecte d’observations scientifiques.

Soutenu par la Région Languedoc-Roussillon, le Département de l’Hérault et la Fondation Nature et Découvertes, Hippo-THAU continue à s’enrichir de nouvelles méthodes d’investigation et à impliquer des publics toujours plus larges. Prochainement, une Exposition Hippocampe verra le jour dont l’objectif principal est de faire connaître l’hippocampe afin de sensibiliser le public sur la vulnérabilité des populations de cette espèce et valoriser leurs milieux de vie, dont la lagune de Thau.