Recenser et évaluer L’impact des engins de pêche perdus en mer et EN lagunes
Ce programme de sciences participatives a pour objectif de recenser et évaluer l’impact des engins de pêche perdus dans les milieux marins et lagunaires méditerranéens français dans un premier temps, puis sur le littoral d’Italie, Espagne et Afrique du nord dans un second temps.
Des premiers résultats sont déjà disponibles, notamment en lagunes.
Pourquoi GHOST MED ?
Lancé en 2015 par Sandrine Ruitton, maitre de conférences et chercheuse à l’Institut Méditerranéen d’Océanologie (MIO), ce programme vise à contrer le phénomène de pêche « fantôme » en Méditerranée (ghost fishing en anglais, d’où vient le nom du programme).
Les hameçons arrachés de leur ligne, les casiers ou filets perdus par les pêcheurs sont responsables de cette pêche accidentelle et totalement aléatoire qui ne profitera à personne. Le programme a donc pour objectif :
- De recenser un maximum d’engins de pêche perdus en méditerranée française ;
- D’évaluer l’impact environnemental et paysager qu’ils peuvent avoir sur le milieu ;
- De créer un réseau dynamique entre les pêcheurs, les gestionnaires, les observateurs et les scientifiques afin de gérer au mieux cette problématique.
Ce problème est présent partout où l’activité de pêche est pratiquée : au large jusque dans les canyons profonds et en zones côtières, notamment dans les lagunes.
Comment signaler un engin de pêche perdu ?
Le MIO a mis en place un formulaire en ligne simple, rapide et intuitif à remplir. Il suffit pour chaque observateur de scanner le Flashcode ci-contre pour se rendre directement sur la page du formulaire. Des informations de base sont demandées, telles que la position du filet, la profondeur ou l’habitat qu’il recouvre, accompagnées de quelques photos.
A la suite de la signalisation, le MIO se rend sur les lieux afin d’évaluer l’engin grâce au protocole qu’il a élaboré. Le résultat de cette analyse déterminera s’il est plus bénéfique de retirer l’engin de pêche perdu ou bien de le laisser en place.
Figure 1 : page d’accueil du site de GHOST MED
Comment devenir partenaire du programme ?
Les partenaires sont déjà nombreux: des gestionnaires (notamment en lagunes, le PNR de Camargue), des pêcheurs avec le comité régional des pêches de PACA, et de nombreux clubs de plongée. Les observateurs sentinelles sont toutes les personnes qui ont fait au moins une signalisation d’engin perdu.
Pour devenir partenaire du programme, c’est très simple, il suffit de le demander au MIO et de s’engager à signaler toute observation d’un engin de pêche perdu.
Pour parler du programme autour de soi : des cartes de visite avec le QR code existent et peuvent être transmises si besoin par le MIO, des affiches sont également téléchargeables sur le site.
Et les résultats ?
A ce jour, 1190 engins de pêche perdus ont été recensés notamment grâce à de nombreux partenaires et aux sentinelles qui veillent sur les fonds marins. Des milliers de mètres de filets et de lignes, des kilos de plombs, et des centaines d’hameçons et de leurres ont déjà été retirés des eaux.
L’étang de Berre ne fait pas exception, lors de ses différentes missions scientifiques sur l’étang, l’équipe retrouve fréquemment des flotteurs de filet dérivant à la surface et des filets perdus et autres lignes de pêche.
Figure 2 : Photos réalisées à l’étang de Berre par Frédéric Zuberer. Sortie ayant pour but l’entretien d’une sonde permettant la mesure de paramètres environnementaux en continu (CTD SBE19) installée dans le cadre du Programme PredHypo, programme scientifique du M I O qui vise à comprendre comment se mettent en place et se développent dans l’étang de Berre les phénomènes d’hypoxie.
Ce programme est financé par l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB).
- Contacts
Sandrine Ruitton,
Responsable du programme GHOST MED
Institut Méditerranéen d’Océanologie, Marseille.
Email : [email protected]
Bruno Belloni,
Chargé de mission du programme GHOST MED,
Institut Méditerranéen d’Océanologie, Marseille.
Email : [email protected]