Un diagnostic partagé avec près de 80 personnes le 27 mars 2012 à Mauguio (34)
Face au défi de la préservation des ressources naturelles du bassin versant de l’étang de l’Or, le Syndicat mixte du bassin de l’Or (Symbo) a lancé en janvier 2011, avec le soutien de l’Agence de l’Eau et de la Région, un important travail d’analyse de données et de mise en avant des atouts, faiblesses et lacunes en termes de connaissances sur ce territoire. Le diagnostic débouche sur 5 grandes orientations à prendre dont les grandes lignes viennent d’être présentées lors de la réunion du Comité de pilotage, le 27 mars 2012 à Mauguio.
Les premiers enseignements à tirer du diagnostic du bassin versant de l’étang de l’Or
Situé entre Nîmes et Montpellier, le bassin de l’Or couvre une superficie de 410 Km². Il est composé de 32 communes où résident une population de 130 000 habitants permanents qui double l’été. La création d’un syndicat de bassin, le Symbo en décembre 2009 a été le point de départ à l’initiation de nouveaux programmes structurants. La réalisation d’un diagnostic concerté et partagé a été décidée puis confiée début 2011 au Bureau d’étude SAFEGE. Il met en lumière une dizaine de points caractérisant l’état de la ressource en eau et les pressions qui s’y exercent.
Le diagnostic territorial a été réalisé dans le cadre d’un travail participatif et concerté. Les acteurs du bassin versant ont été invités à contribuer à l’action engagée dès l’élaboration de l’état des lieux, en participant à des ateliers de travail dont l’objectif était de partager la connaissance, des expériences et des moyens de gestion pour l’avenir. Cinq ateliers ont ainsi été organisés de fin mai à début juin 2011 dans plusieurs communes.
On observe en particulier, une vulnérabilité de la ressource en eau que ce soit d’un point de vue quantitatif (au nord l’aquifère Castries / Sommières à un bilan déficitaire – au sud l’aquifère de la plaine de Mauguio est très exploité mais non déficitaire) que qualitatif (gestion des pollutions liées aux engrais et pesticides). Il faut donc privilégier une gestion économe de l’eau et des actions de lutte contre les pollutions diffuses.
L’urbanisation rapide de ce territoire a augmenté les contraintes, dont l’étang est le « réceptacle ».
Même si les surfaces urbanisées ne représentent que 14% de la superficie du territoire, le tissu urbain est en augmentation (2% entre 1990 et 1996). Cette augmentation est surtout liée à l’étalement urbain. La mise en œuvre des SCOT constitue un frein. Le territoire est très marqué par les grandes infrastructures (autoroute, voie ferrée, canal BRL,..), et de nouveaux projets (dédoublement de l’A9, TGV) mais aujourd’hui les effets sur l’eau sont mieux maîtrisés (inondations – pollutions, …) |
Occupation des sols en 2006 |
En matière de pollution, le constat est plus nuancé. Grâce aux importants travaux réalisés ces 10 dernières années sur les stations d’épuration, les rejets domestiques ont largement diminué, mais la qualité des cours d’eau et de l’étang reste moyenne à mauvaise. Les pollutions diffuses et le ruissellement urbain constituent l’une des plus importantes sources de pollution au milieu. Il faut agir sur plusieurs leviers en même temps (limitation de l’imperméabilisation des sols, limitation de l’utilisation de produits phytosanitaires, préservation des espaces naturels, gestion des cours d’eau, etc.), avec tous les acteurs concernés (état, collectivités, professionnels, particuliers).
Evolution de l’azote rejeté par les stations d’épuration entre 2005 et 2010
En matière de milieux naturels, les abords et l’étang de l’Or sont connus comme un milieu de qualité et à préserver. De nombreuses mesures ont été mises en œuvre et les avancées du programme Natura 2000 sont aujourd’hui notables.
Les cours d’eau et les garrigues du nord du bassin versant sont moins connus, ils n’en demeurent pas moins des milieux d’exception, des corridors écologiques à préserver, et une « nature ordinaire » dont la gestion est nécessaire et qui contribue à la qualité du cadre de vie.
Quels enjeux et perspectives en déduire afin d’élaborer un projet territorial
Il ressort de cette analyse et des différents échanges réalisés avec les acteurs locaux dans le cadre de cette démarche une formulation de 5 grands enjeux à atteindre en vue d’une gestion équilibrée de l’eau et des milieux aquatiques sur le bassin de l’Or.
– Amélioration de la qualité de l’eau : Le territoire doit reconquérir une eau de qualité (quelle soit souterraine, superficielle ou de transition) en fonction des spécificités du Nord et du Sud.
– Un développement durable du territoire qui garantisse la qualité des milieux :Le territoire doit se donner les moyens et les outils pour concilier un aménagement du territoire et une dynamique économique et sociale respectueuse des milieux naturels.
– Gérer le risque d’inondation et de submersion marine :Le territoire doit se doter des moyens et mettre en œuvre les solutions qui doivent permettre de protéger efficacement les personnes et les biens, tout en favorisant le bon fonctionnement des milieux aquatiques.
– Améliorer, restaurer, préserver les milieux aquatiques et humides, leurs fonctionnalités et leurs continuités écologiques :Les milieux aquatiques, actuellement fortement impactés, doivent retrouver à terme une qualité qui passe par une restauration puis par la préservation de certains espaces sensibles.
– Mettre en œuvre un mode de gouvernance qui associe l’ensemble des acteurs du territoire pour une gestion durable :Le projet de territoire concerne l’ensemble des acteurs qui pour certains ne connaissent ou n’appréhendent qu’une partie des enjeux majeurs. Ce projet doit y répondre, être compris et adopté par tous. Il doit valoriser l’évolution positive du territoire.
Un consensus obtenu pour la mise en œuvre d’outils de planification en réponse aux enjeux identifiés
Le 3e Comité de pilotage du diagnostic où participaient 80 personnes formant une assemblée assez représentative des acteurs du bassin versant a permis, le 27 mars dernier, d’entériner cette première formulation des orientations à prendre. Un cadre de travail a aussi été fixé à travers la perspective de réaliser un nouveau contrat de milieu et d’élaborer un PAPI (Programme d’Action et de Prévention des Inondations) d’intention sur le volet risques naturels.
A ce stade, le projet doit entrer dans les prochains mois dans une nouvelle phase. Elle consistera à l’élaboration en concertation avec les acteurs du territoire de deux dossiers de candidature, respectivement pour le contrat et le Papi en vue de l’obtention d’un agrément de ces dispositifs par les administrations compétentes.
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Jean-Marc DONNAT
Directeur du Symbo
courriel : [email protected]
Tél : 04 67 22 22 75
Crédits Photos : Symbo