L’étang de Thau, site atelier
Date de publication : 27/04/2016
Virus, bactéries, parasites… Depuis plusieurs années, la conchyliculture européenne subit des mortalités massives. Comment prévenir et contrôler les maladies des coquillages ? L’Ifremer (La Tremblade) coordonne ce projet européen d’envergure : 21 partenaires issus de 10 pays sont mobilisés de 2016 à 2020 pour augmenter la durabilité et la compétitivité du secteur conchylicole Européen.
Le projet porte sur différentes espèces de mollusques marins exploitées en Europe telles que les huîtres (creuses et plates), moules, palourdes, coques ou coquilles Saint Jacques. Il apportera des nouvelles connaissances sur les interactions complexes entre coquillages, environnement et organismes pathogènes et développera des outils et des approches pratiques afin de mieux prévenir et contrôler les maladies affectant les mollusques marins.
Photo : coquilles d’huitres
Focus sur l’Etang de Thau
Sur le bassin Rhône Méditerranée, 10% de la production conchylicole nationale est réalisée, principalement dans les lagunes méditerranéennes et la bande côtière. Cette activité génère environ 40 M € de chiffre d’affaires par an pour la région LR MP et 9 M€ pour la région PACA. L’étang de Thau est la principale zone de production des huitres. (tiré du rapport d’évaluation environnement définitif – nov 2015 – SDAGE 2016-2021)
Dans le cadre de ce projet, l’Ifremer de Sète prévoit des recherches sur les mortalités d’huitres creuses (ou huîtres japonaises Crassostrea gigas) qui affectent les productions sur l’étang de Thau, entrainant ainsi de lourdes pertes économiques. Au stade adulte, c’est la bactérie Vibrio aestuarianus qui est responsable des mortalités.
Les recherches de cette étude dénommée FATE s’attacheront à mieux comprendre les phénomènes en jeu sur la zone de production de Bouzigues, et notamment le devenir des chairs et des pathogènes dans la colonne d’eau et vers les sédiments.
En 2016, un plan d’échantillonnage sera établi avec les ostréiculteurs pour caractériser la cinétique et l’ampleur des phénomènes de mortalité d’huîtres au stade adulte. Les premiers prélèvements seront réalisés entre fin mai et mi juillet 2016.
En 2017, des enceintes pélagiques et des pièges à particules seront déployés en plongée au sein des tables ostréicoles, avant, pendant et après les phénomènes de mortalités. Cet échantillonnage permettra d’analyser le devenir des chairs d’huîtres et des pathogènes associés dans la colonne d’eau et vers le sédiment. Des financements supplémentaires permettront d’analyser l’incidence de ces phénomènes sur le métabolisme des huîtres, sur la boucle microbienne et le phytoplancton.
Ce projet fait suite au projet MORTAFLUX (2015-2016), axé sur les mortalités de naissain d’huîtres dont l’acquisition des résultats est en cours.
Cette étude sera effectuée en collaboration avec le Laboratoire National de Référence (LNR) pour les maladies des mollusques marins, le Laboratoire de Génétique et Pathologie des Mollusques Marins (La Tremblade) et l’UMR MARBEC.
Photo : « enceinte pélagique » © MARBEC, Ifremer, M. Richard, Jocelyne Oheix
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Communiqué de presse du lancement officiel – avril 2016
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UMR MARBEC
Ifremer, Laboratoire Environnement Ressources/ Languedoc Roussillon, Sète
04 99 57 32 82